jeudi 26 mars 2015

"La rebelle, les camemberts et le méchant canard " ! par Monique Lemoine






La rebelle, les camemberts et le méchand canard !
Roissy, dimanche 15 mars, toute l’équipe française du projet COMENIUS « réagir pour l’avenir », va s’envoler pour BUCAREST, en Roumanie, et vivre une semaine sur le développement durable à SLATINA, avec les délégations des 5 autres pays du projet (Allemagne, Espagne, Italie, Pologne et Roumanie).
Tout se passe bien à Roissy jusqu’au passage du contrôle. Alors cela devient :tout camembert vit aux dépens des règlements : Je vous raconte.
Nous sommes discipliné-es au contrôle, déposons dans des bacs nos manteaux, écharpes, ceintures ; vidons nos poches et quittons nos chaussures si la demande en est faite. Les bouteilles d’eau, les cannettes même fermées sont jetées. Les liquides sont interdits : pourquoi ? Aucune explication ! Par contre on comprend l’interdiction des couteaux, ciseaux, objets contondants : j’ai glissé mon cure-pipe dans la valise en soute par mesure de prudence.
Valérie et Dominique passent sans encombre avec nos cinq élèves. Mais mon bagage à main est détourné : il renferme des effets personnels et surtout… des fromages de tradition française que j’apporte en Roumanie pour les déguster lors des dîners chez nos hôtes. Or, je vois une agente de sécurité y plonger les mains dans mon bagage à main et en sortir le brie au lait entier, deux camemberts bio et deux camemberts en forme de cœur ! Un beau plateau de camemberts en attente de dégustation…
Mais pourquoi ce déballage ? Je demande des explications. La sentence : c’est interdit ! Je pense : c’est une blague ! Alors j’insiste. La réponse me fait d’abord rire : ce sont « des liquides ». Je soulève les couvercles pour montrer qu’il n’y a pas de liquide, mais bien des camemberts solides. Du coup, l’agente de sécurité m’explique : « vos camemberts sont actuellement solides, mais arrivés à BUCAREST, ils seront liquides, je dois les supprimer ».Là, je ne rigole plus du tout. Je conteste d’une telle argumentation idiote. Le ton monte, elle appelle son chef ! Un homme bien évidemment ! Il arrive et me toise de haut. Comment ? J’ose contester ! Mais c’est le règlement et je ne suis vraiment pas un exemple pour mes élèves ! Il attrape mes camemberts et les fait disparaître dans un sas : où vont-ils ?Alors j’explose et lui explique que notre projet COMENIUS est justement de lutter contre le gaspillage alimentaire et qu’il ne peut jeter ainsi des denrées saines tant il y a de personnes pauvres.
Rien n’y fait ! Je me trouve en présence d’un autre agent de sécurité qui vient me chercher et m’annonce que je ne prendrai pas mon avion. La rébellion n’est pas autorisée face aux agents de sécurité. Je me voyais déjà, non en haut de l’affiche, mais plutôt au fond d’un cachot.
Heureusement, Valérie a assumé la responsabilité des élèves, car, malgré mes excuses pour avoir qualifié le méchant agent de « canard », il a fait descendre ma valise de l’avion et je ne n’ai pu monter dans cet avion et j’ai dû prendre un autre vol.
Depuis cet incident, une nouvelle expression circule « j’en perds mes camemberts » ! Vous pouvez lui donner le sens que vous voulez.

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